Environ 3 000 ans avant J-C. : c'est la période qu'on associe aux premières traces écrites des égyptiens. Selon la ville dans laquelle on se situait, des dieux et des histoires distincts émergés. Les récits et les hommes n'ayant pas de frontières fixes, des milliers d'histoires indénombrables se sont entremêlés. Avec le temps, certaines de ces histoires se sont imposées.
La lecture qui suit relate quelques-uns de ces récits qui fondent maintenant la mythologie égyptienne.

Cosmogonie est un terme pouvant désigner l'ensemble des récits mythologiques propres à une civilisation. Elle décrit alors les origines du Monde depuis le tout premier sursaut de vie. La, ou plutôt les cosmogonies égyptiennes, reposent sur plusieurs textes fondateurs émanant notamment des villes d'Héliopolis, d'Hermopolis, de Thèbes ou encore de Memphis. Une même histoire peut donc connaître des versions différentes selon le texte sur lequel elle s'appuie.

Avant même le temps et l'espace, préexiste une masse inerte de liquide qui se confond à l'obscurité absolue : c'est le corps immense de Noun. Assimilé au néant et au chaos, en lui réside, cependant, un potentiel de création qui finira par se matérialiser et se dissocier afin de créer le monde. Noun sera alors mis à l'écart, aux abords de l'univers. En lui, ne reste que des forces obscures et, sans cesse, il menacera (et vaincra) l'ordre créé afin de ravoir sa forme primaire. Un cycle infini entre chaos et création se révèle.

Atoum est la divinité solaire, cette entité qui vient à l'existence par elle-même. En se détachant de Noun, il prend pied sur une terre et façonne alors, selon sa volonté, un monde organisé. Durant la journée, il apparaît sous divers aspects : le matin, il est Khepri (dieu-scarabée) et symbolise le Créateur en devenir; le midi, il est Rê (le soleil), le Démiurge dans son plus bel éclat; et le soir, il est Atoum et repart dans le Noun combattre les forces obscures avant de revenir le lendemain, triomphant, sous la forme de Khepri.

À peine Atoum posa-t-il un pied sur la terre ferme qu'il endossa le rôle de père en mettant au monde, de lui-même, Chou et Tefnout, respectivement, des divinités masculine et féminine. Selon certains récits, c'est l’onanisme qui permit cette procréation. D'autres racontent que c'est de la gorge d'Atoum que sortirent les jumeaux : en crachant naquit Chou, et en toussant Tefnout. Chou représente l'air et la lumière et Tefnout la chaleur du soleil ou pour certains l'humidité, la rosée.

Enfant de Chou et Tefnout, Nout est la Déesse du Ciel. C'est la mère d'Osiris, de Seth, de Nephthys et d'Haroéris. Elle est souvent représentée sous l'apparence d'une femme, arc-boutée au-dessus de Geb, son frère et amant (la terre), jambes et bras tendus, repoussant derrière son dos son arrière grand-père Noun (l'Océan primordial).

Enfant de Chou et Tefnout, Geb est le Dieu de la Terre d'Égypte. Il est dans un premier temps unit à Nout (déesse de la voûte céleste). Atoum commandera à Chou, leur père et divinité de l'air, de les séparer. Ce dernier étendra alors ses bras relevant Nout au-dessus de Geb tout en écrasant Geb sous ses pieds. Cela permettra à Rê, manifestation d'Atoum en tant qu'astre solaire, d'effectuer son cycle quotidien dans le ciel.