Contexte
Dénoué de tout dogme ou de règles de conduite et disposant d'une représentation toute particulière de Dieu, le fondement des croyances nippones est difficilement assimilable à la définition d'une religion ; en tout cas d'un point de vue occidental. D'ailleurs, en japonais, le mot "religion" (shûkyô) est apparu, au 19ème siècle, uniquement pour combler un déficit de compréhension occidentale vis-à-vis des croyances nippones.
Le shintô
Préambule
Pour comprendre cet état de fait, il est nécessaire de bien assimiler la notion de shintô (la religion nationale japonaise).
À l'origine, chez les japonais, la "conception religieuse" telle que nous la connaissons en Occident n'existe pas ; elle n'est donc pas définie par un terme.
Le shintô (2)
La Voie Divine
C'est en se confrontant à ce qui existait ailleurs, et notamment au Bouddhisme, qui lui était alors bien défini, qu'émergea le mot shintô ou Kannagara-no-michi (La Voie divine) représentant dès lors les croyances nipponnes. Si la pensée religieuse n'existe pas en tant que telle, les japonais ne sont néanmoins pas dépourvus de toute croyance.
Comment alors cela est-il possible ?
Le shintô (3)
Définition
Le shintô peut être défini comme l'ensemble des rapports de l'Homme et de son environnement. L'environnement doit ici être compris dans sa définition la plus ample : comme tout ce qui constitue la vie (le naturel, le surnaturel, l'humain, le visible, l'invisible, le matériel, l'immatériel, etc.).
Le shintô (4)
Conclusion
L'étendue d'une telle définition implique que le shintô imprègne les moindres instants de vie et qu'il soit donc vécu "naturellement", c'est-à-dire de manière intuitive, sans qu'on ai à y penser de façon spécifique ou explicite. Si les croyances des japonais se confondent totalement à leur vie quotidienne et empirique alors pourquoi devrait-il y avoir une distinction de faite ? Une terminologie ou définition n'avait donc pas lieu d'être.